Le malheur d'un Lycaon, un poids sur mes épaules (pv Perlounette)

[HRP/ désolée pour le retard que j'ai pris mon lycaon à moi, j'ai un peu de temps à t'accorder /HRP]

Le vent qui soufflait me glaçait assez désagréablement la gueule je dois dire. Déjà qu'elle était plus que serrée par l'effort, la colère de voir une Alpha se comporter ainsi ne faisait rien pour arranger les choses. Que comptait-elle faire encore? Mourir? Et qui la succéderait? Je parie qu'il manque des animaux assez compétant dans sa meute pour se proclamer Alpha. Ô toi douce déesse du vent veux-tu bien arrêter de m'agresser? Je maudis cette fichue Perle de Rosée et alors? Qu'est-ce que cela peut bien te faire? Tu n'as pas tous ces problèmes toi! Tu es tranquille et tu fais ton boulot lorsque les saisons le demandent, ne me dis pas que ça aussi ça fait partie de ta fonction ma chère!?
Les gens devenaient fous à chaque rencontre avec mon corps, qu'ai-je fais aux Créateurs pour les faire devenir ainsi? D'abord Konan, qui est devenu et je dois bien le dire, un lion fou extrêmement dangereux qui a porté atteinte à ma vie plusieurs fois en l'espace de quelques jours, et maintenant ce Lycaon qui lui en revanche avait plutôt préféré se donner la mort! Mon dieu, mais que faire dans de pareilles conditions? Je rêve de retrouver celui que j'ai perdu et en même temps Perle était ma seule et unique véritable amie parmi ce monde de fous!

Je marchais alors tranquillement, les muscles roulant sous ma fourrure, le poids de l'alpha pesant sous mes épaules. mes tâches noirâtres se reflétaient brillamment au soleil. Je crois que c'est la première fois que je fais réellement attention à ma beauté. Ce n'est pas ce que je regarde à l'ordinaire, mais en me voyant ainsi marcher avec une telle force, je doute que l'on me fasse passer pour un poivrot dans ces Terres.
Mes griffes s'incrustaient dans la terre presque douloureusement, mais je m'en contre-fichais, il fallait que je sauve Perle de rosée, elle était dans un état entre la vie et la mort et étrangement je ne voulais pas la perdre. Pourquoi tous ces sentiments surgissent lorsque je n'en veux guère? Pourquoi ne pas être apparu avant lorsque j'en avais réellement besoin? Le sort semblait s'acharner contre ma vie et malgré tout je luttais, en réalité j'avais peur de mourir. Pourquoi? Parce que j'aime les rayons du soleil qui se promènent sur ma fourrure, sentir sa chaleur s'incruster dans ma peau. J'aime le toucher soyeux de l'herbe qui caressent mes pattes quand je cours. J'aime la vie tout simplement.

Des arbres gigantesques m'entouraient, mais rien d'étonnant à cela, on était dans une forêt. Je sentis alors la tête du Lyacon tomber de mes épaule. D'un coup de gueule, je réussis à la replacer dans une position nettement plus confortable et je continuais ma marche. Dieu que c'était long! Mais où se trouve la meute? Au moment où j'ai le plus besoin d'animaux ignares et stupides, ils ne se montrent pas! Qu'ils aillent aux diables avec leurs crocs aiguisés, ils ne feraient pas le poids contre une panthère comme moi!

Il te semblait qu'une éternité c'était écoulée. Tu humais désormais les senteurs familières de tes Terres. Tu sentais ta truffe te picoter face à toutes ces odeurs si différentes. Il y avait celles de proies, celles de la forêt, et aussi celles des tiens. Mais l'odeur de ton sang les souillait. La panthère avançait sans ralentir, faisant rouler ses muscles puissants sous son pelage ras. Se croyait-elle ici chez elle ? Simplement parce que tu l'y avais emmené une fois, alors qu'elle se mourrait ? Désormais, c'était toi qui perdait le souffle de vie. Soudain, parmi toutes les odeurs de ta Meute, tu sentis celles, récentes, de Sable et Dark Paw. Ils étaient donc revenus auprès de la Meute ! Mais qu'allais-tu faire ? Voulais-tu vraiment les abandonner, leur blesser le cœur un peu plus ? Tu réalisais soudain ce que signifiait le fait de mourir : quitter tout ce qu'on connaissait, abandonner les siens, et s'éteindre à jamais. Briser le cœur de ceux que l'on laisse derrière nous. Une larme coula de ton œil et vint se mêler au sang qui tâchait la fourrure de Nimir-Ra.

« Merci... » murmurais-tu dans un ultime effort.

Soudain, un bruit de course retentit. L'odeur de ta Meute te frappa la truffe. Tu reconnus celle de Dark Paw...

« Que fais-tu ici ? Qu'as-tu fait à notre Alpha ? » gronda ton frère.

Puis ce fut l'odeur de Sable qui vint te titiller la truffe. Tu entendis le bruit d'un buisson qui s'agitait, puis les pattes légères de ton petit frère.

« Arrêtes tes bêtises, Dark' ! » Il marqua une pause, sans doute pour tourner son regard vers Nimir-Ra et lui adresser un sourire. Tu le connaissais si bien... « Alors c'est toi, Nimir-Ra ? Il parait que Perle t'avait ramené à la Meute, une fois. J'étais en patrouille avec Dark Paw. On dirait que les rôles s'inversent, pas vrai ? Si tu savais, Perle' n'arrête pas de nous parler de toi ! A vous donner mal aux oreilles ! Et tant qu'on a pas trouvé d'excuse pour s'éclipser, on doit subir tout un discours... Viens, le camp n'est pas loin. »

Tu esquisses un petit sourire amusé.

« Oh, mes frères... » murmures-tu.

La forêt était belle, tout avait de quoi m'émerveiller encore une fois... Mais je ne devais pas me laisser aller à mes petites réflexions sur la beauté de la nature... La Mère de tout n'avait-elle pas créer ce paysage pour séduire les créatures qui y vivraient ? La coquine...
Bon ce n'était pas que mais le lycaon était bien lourd sur mes épaules. Je veux bien posséder une agilité parfaite et une musculature déconcertante mais il ne faut pas abuser des bonnes choses. De plus elle souillait mon pelage de son sang... Ca va qu'elle était mon amie, je ne l'aurais pas fait sinon, pourquoi se salir les pattes pour quelqu'un qui nous est égal ? Franchement je n'en vois pas l'utilité et je n'userais pas de mes forces pour sauver la vie d'une personne qui a envoyé sa vie en l'air. Après tout, c'est elle qui choisit. Bon Perle de Rosée avait tenté d'atteindre à sa propre existence... Quelle idiote, pourquoi avait-elle fait ça ? Ne savait-elle pas qu'elle manquerait à bon nombres de lycaons de sa meute ? Qu'elle avait encore une famille qui comptait sur elle ? Au moins elle avait une famille... La mienne est détruite depuis pas mal de temps... Mais je ne vais pas me lamenter sur mon sort... La personne qui comptait le plus pour moi me rejetait... Je ne savais que penser... Je crois que c'est de l'attachement ou bien... De l'amour ? Je ne saurais le dire... Je n'ai jamais ressenti ces deux sentiments auparavant. C'était assez troublant...

« Merci... »

Je papillonnai des yeux. L'amie était réveillée et elle la remerciait. Mon cœur enflait alors dans ma poitrine. J'étais fière et mon orgueil s'emplissait de cette sensation qui contrairement à l'amour j'éprouvais assez souvent. Plantant mes griffes dans la terre je m'arrêtais quelques instants, une odeur assez désagréable à mes narines s'enfiltrant dans mon être. On était pas seule. On était suivie !!!

« Que fais-tu ici ? Qu'as-tu fait à notre Alpha ? »

Un grognement désagréable s'échappa de ma gueule. Je regardais l'intrus qui me faisait face. Je me mis alors en posture de défense ne désirant point me faire attaquer dans le dos. Une deuxième odeur me frappa et je m'exclamais alors :

« Je ne suis pas venue ici pour vous nuire... »

Un buisson s'agita et un autre lycaon apparut toutefois plus mince et moins effronté que l'autre. Celui-ci s'exclama alors tandis que je me mettais sur mes gardes :

« Arrêtes tes bêtises, Dark' ! Alors c'est toi, Nimir-Ra ? Il parait que Perle t'avait ramené à la Meute, une fois. J'étais en patrouille avec Dark Paw. On dirait que les rôles s'inversent, pas vrai ? Si tu savais, Perle' n'arrête pas de nous parler de toi ! A vous donner mal aux oreilles ! Et tant qu'on a pas trouvé d'excuse pour s'éclipser, on doit subir tout un discours... Viens, le camp n'est pas loin. »

Je penchai la tête sur le côté. Ainsi elle parlait souvent de moi ? Mais que pouvait-elle bien leur dire ? Que je n'étais qu'une criminelle ou bien simplement la gardienne de ma meute ? Je ne savais que penser... J'étais si gênée...

« En effet les positions s'inversent. Je me demande ce qu'elle peut bien raconter... »

L'Alpha lâcha alors un soupire sur mon épaule. Je continuai à marcher inclinant légèrement la tête signe de respect. Il s'agissait des frères de la femelle. Bon. Je me sentais un peu seule là. Nous ne tardâmes pas à arriver au sein de la Meute. Mon regard se faisait toujours aussi froid et distant.

Tu fus entourée d'odeurs familières. Autour de toi, les lycaons s'approchaient, certains haineux, d'autres juste curieux. Tes frères conduisirent Nimir-Ra jusqu'à la petite grotte où vous laissiez les blessés le temps de leur guérison. Étant donné que tu faisais en sorte qu'il reste toujours des cavités aménagées avec des feuilles et des plumes pour les rendre douces et confortables, tes frères n'eurent pas besoin de t'en faire une à la va-vite. Alors que Sable demandait à Dark Paw d'aller chercher ton Lieutenant, parti à la chasse, tu fus déposée dans l'une des petites cavités.
Sable, connaissant quelques plantes guérisseuses à force de t'aider à soigner les malades et les blessés, demanda à un groupe de chercheurs et d'apprentis d'aller chercher certaines d'entre elles pour soigner tes plaies. Épuisée et vidée de tes forces, tu ne tardais pas à glisser dans un sommeil bienfaisant.

Dans tes rêves, tu partis très loin, plus loin qu'aucun animal. Tu franchis les Grandes Falaises, traversa les Montagnes, et marcha longtemps, longtemps, sans aucun but, sans aucune destination, tu ne voulais rien, ni manger, ni dormir, ni même penser, juste marcher, encore et encore, sans savoir pourquoi. Mais, y a-t-il endroit plus accueillant que chez soit ? Quelque soit la distance que tu avais parcourut, le nombre de fois où le soleil avait sombré à l'horizon, les lieux merveilleux que tu es pu rencontrer au cours de ce rêve, il n'y avait qu'un seul endroit où menaient les chemins que tu empruntais : vers les tiens...

Et, alors que peu à peu, le rêve s'éloignait, alors que tes pattes foulaient de nouveau tes Terres, le noir s'emparait de ton être pour te tirer du sommeil, comme si l'on te sortait d'une eau glaciale et pourtant si douce, les parfums et les bruissements familiers du camp te parvenaient de nouveau. Sable et Nimir-Ra étaient encore là, ainsi que Dark Paw et ton Lieutenant, à l'extérieur. Tes plaies avaient été pansées, et tu te sentais en meilleure forme. Tu levais les yeux vers Nimir-Ra, les plongeants dans l'océan émeraude qui les habitait.

« Je n'ai fait que leur dire la vérité... » répondis-tu à la question posée si longtemps auparavant. Après une petite pause, tu repris : « Je leur ai parlé d'une amie sans pareil, pour laquelle je donnerais ma vie sans hésiter... Je leur ai parlé d'une soeur, Nimir. »

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