Deathless Winter

Chacun de tes pas faisait crisser la neige qui s’effondrait sous ton poids. La tête rentrée dans les épaules pour te protéger du froid, tu avançais dans cette immensité blanche qui semblait sans fin. Tes pattes engourdies s'obstinaient à patauger dans la poudreuse dont l'éclat t'aveuglait. Ne parviendrais-tu jamais à échapper à la morsure glacée de cette brise ? Ce paysage te ressemblait tant, si froid, si solitaire, si hostile... Tu peines à avancer dans la neige qui t’arrive jusqu'en haut du poitrail. Ton instinct te dit de rebrousser chemin, de revenir sur tes pas, mais tu continues d'avancer, quitte à ne jamais revenir.

Derrière toi, le sillon que tu creusait en avançant dans cette infinie blancheur. Parfois, la neige cédait sous ton poids, et alors tu te relevais et bondissais pour retrouver un appui solide sous tes coussinets mis à rude épreuve par la poudreuse glacée. Les minutes s'écoulaient. Soudain, tu te rendis compte que les flocons tombaient plus drus, que le vent redoublait de violence. Tu n'eus pas le temps de réagir que déjà tu te retrouvais en pleine tempête de neige. Le froid entrait dans ta fourrure, glaçait ton corps, te piquait ton unique œil. Tu regagnais le maigre abris que t'offrait une pente. Tu plantais tes griffes dans la neige, luttant contre les vents violents. Épuisée, tu ne pourrais pas lutter ainsi longtemps. Ce fut un instinct enfouis au fond de toi qui te poussa à gratter la neige, t'écorchant les griffes sur les petites pierres qui y étaient cachées. Tu creusais une tanière de fortune, un petit tunnel dans la pente. Tu grattais un peu la neige au bout de ta tanière improvisée pour te faire un creux où tu te roulais en boule, la queue repliée sur le museau. Tu entendais le vent hurler dehors, glaçant l'air de la montagne. Ton abri, bien que modeste, t'abritait avec une efficacité surprenante.

Bientôt, tu te laissais aller au sommeil. Sur les Terres de la Meute Agilité, tu étais comme chez toi. Tu étais solitaire, et pour toi les frontières n'étaient rien. Tu étais Libre.

Perle... Konan... Pourquoi occupent-ils autant mes pensées si abruptes? Avaient-ils décidé de me hanter jusqu'à la fin de mes jours? Voulaient-ils que je culpabilise? Tout ceci me rendait folle et pourtant je tenais encore debout moi! Je n'avais pas tenté de me suicider lamentablement comme l'Alpha parce que mon existence était misérable (bon ok j'avais essayé mais c'était pour l'autre bourreau que je le faisais, je ne voulais que son bonheur...) et je n'étais pas devenue folle parce que j'vaais fait la rencontre d'un taré de la vie! Quoique en parlant de folie, je suis mal placée pour y toucher quelques mots, je suis Nimir-Ra, folle gardienne de la Meute Agilité qui s'emparera du pourvoir... Un jour... Peut-être si je tue l'Alpha ou qu'elle me laisse prendre le dessus. Mais si je le voulais je le pourrais, tout était si simple, peut-être un peu trop. Oui trop...

Je me baladais tranquillement sur mes terres tandis que je sentis une odeur. Ma gueule se dirigea immédiatement vers le sol. Inconnue... Danger... Je ne savais pas à qui elle appartenait mais tout ceci ne me disait rien de bon malheureusement. J'en avais marre, marre d'être le bourrin de service qui allait s'occuper des foutus malotrus de ces terres. Mais c'était mon boulot, et je devais le faire sous peine de sanction, malheureusement. Mes griffes s'incrustèrent alors dans la terre avant que je ne relève la tête. J'humais l'air et d'un coup de patte fit voler des feuilles. Le vent les emporta en direction de la montagne. Je les suivis alors, bien décidé à faire face à l'importune en l'occurrence. Passant de simples petits pas à de grandes foulées, je m'élançais parmi mes terres arrivant en bas de la Montagne Blanche. Là, la neige commençait à apparaître. Toujours décidé à "jeter dehors" l'inconnue, je ne rebroussais pas chemin et finis par suivre les nombreuses traces de pas. Trop grosses pour être celles d'un lycaon et d'un guépard, mais plus petites que celles d'un tigres. Il s'agissait de toute évidence d'un félin. Un lion? Oui c'était ça, un lion. Konan? Non ce n'était pas son odeur, et à vrai dire je ne parlerais pas avec cette lionne suffisamment longtemps pour la connaître. Je ne voulais pas qu'elle apprenne l'existence de Konan. De la jalousie? Je crois bien...

Le vent se ruait encore contre moi. Mais pourquoi? Que lui avais-je fait encore? la vie est une chienne mais qu'est-ce qu'elle est bonne! pour le moment j'ai pas envie d'en profiter, elle m'a saoulée. Pour être polie... l'odeur se fit alors plus insistante. Ô toi, doux don des léopards, sais-tu à quel point je t'aime?
Ma gueule se promenant sur la neige, je m'enfouissait peu à peu dans son étreinte glacée. J'avais désormais du mal à avancer. Puis un grognement roque s'échappa de ma gorge. La présence était encore plus proche. Je la sentais, elle était là, tout près!
Un trous dans la neige se tenait fièrement, quoique lamentablement devant moi. Je bondis devant et poussai un rugissement digne d'une reine:

- Que fais-tu ici, ô toi inconnue de ces Terres?

Tu fus bientôt réveillée par des pas dans la neige. Tu redresses les oreilles et fixe de ton œil unique l'entrée de ta tanière improvisée.

« Que fais-tu ici, ô toi inconnue de ces Terres ? » rugit une voix.

Tu te relèves, un sourire démoniaque dessiné sur tes babines. Enfin un peu d'agitation... En espérant que ce petit minet ridicule portant le nom de "panthère" soit en mesure de te tenir tête... Tu en avais plus que marre de ces bestiaux qui attendaient gentiment de se faire tuer, n'ayant même pas la force de résister. Tu bondis hors de la tanière et te dresses face au léopard. Par rapport à son espèce, il faut dire que celle-ci était plutôt grande... Mais même toi, pourtant plutôt petite, la dépassait d'une bonne dizaine de centimètres.

« Enfin quelqu'un, je commençais à croire que ta Meute était trop faible pour envoyer des panthères garder leur terres... »

Tu te tapis au sol, la queue fouettant l'air. Ton œil de couleur rouge sang brille d'une lueur de folie sanglante.

« Tu sais quoi ? Ces Terres ne valent pas la peine de se battre pour elles. Je préfères faire un tour dans d'autres Terres, mais bon... Un petit combat ne fait jamais de mal, n'est-ce pas ? Qu'en dis-tu, tu préfères risquer ta misérable vie ou retourner à ta Meute et attendre que je m'en ailles, lorsque j'en aurait décidé ainsi ? »

Tu te redresses de toute ta hauteur et pousses un rugissement puissant.

RP jugé abandonné, je déplace. Envoyez-moi un message privé pour le récupérer.